La Pyrale pourprée

Pyrale pourprée sur feuille de sauge / Un jardin dans le Marais poitevin.

Un magnifique petit papillon. La Pyrale pourprée vole et butine de jour comme de nuit. Avec un faible pour les aromatiques.

Pyrale pourprée sur feuille de sauge / Un jardin dans le Marais poitevin.Son nom de famille fait frémir tout jardinier. La Pyrale pourprée (Pyrausta purpuralis) a beau être jolie, elle n’en compte pas moins au nombre des ravageurs du potager. Encore qu’elle ait des goûts de luxe et se limite aux plantes aromatiques. Particulièrement la menthe. Au jardin comme dans les champs. Elle fait ainsi une pause ici sur une feuille de sauge.

Minuscule, pas plus grosse qu’une pièce de 2 centimes au repos, elle saute pourtant aux yeux avec sa superbe livrée. La dominante des ailes antérieures est pourpre, illuminées de taches dorées soulignées de noir. Il est d’ailleurs injuste de parler de taches. Surtout au regard du fleuron au graphisme subtile qui s’épanouit dans le prolongement la petite tête aux yeux clairs. Masquées au repos, les ailes postérieures sont plus sombres mais néanmoins rehaussées d’or.

Ce n’est pas tant la Pyrale pourprée, paisible butineuse, de jour comme de nuit, qui est susceptible de ravages. Mais ses chenilles. Pour l’heure, rien d’inquiétant. Sans doute a-t-elle préféré la belle station de menthe sauvage de la peupleraie voisine pour installer sa progéniture. Tant mieux.

En savoir plus sur la Pyrale pourprée avec le site Les carnets nature de Jessica

Fin septembre 2022. Tout d’or et de rouge vêtue sur la menthe aquatique d’une prairie humide.

À ne pas confondre avec la Pyrale de la menthe (Pyrausta aurata) qui lui ressemble beaucoup dans son allure et son comportement. Parmi les différences : la tache jaune du bord interne des ailes antérieures, large et entière chez la Pyrale pourpre, fragmentée chez la Pyrale de la menthe.

 

L’Azuré commun

Mâle sur inflorescence de menthe sauvage.

Certains papillons ne font que passer au jardin. L’Azuré commun y tient une belle colonie depuis le début de l’été. Malgré la sécheresse.

Azuré commun, femelle / Un jardin dans le marais poitevin.Il était temps qu’il pleuve. Même le petit Azuré commun (Polyommatus icarus) commençait à s’impatienter. Il est vrai que le jardin, anesthésié par les canicules successives, grillé par le soleil et le vent, sans une goutte d’eau depuis des semaines, manquait singulièrement de nectar. Quel contraste avec le printemps où son cousin, l’Azuré des nerpruns, se délectait sur les pruneliers des haies !

Azuré commun, mâle / Un jardin dans le Marais poitevin.Il est pourtant, en nombre, resté fidèle au potager. Des aromatiques aux gauras, des sauges farineuses aux ronces des haies, en passant surtout par les quelques sauvages résistant vaille que vaille dans les parties enherbées. Et d’abord son péché mignon, le trèfle.

Azuré commun, mâle / Un jardin dans le Marais poitevin.Lorsqu’il butine, les ailes repliées,
difficile de distinguer femelle et mâle.
Sinon pour ce denier par le bleu soutenu marquant l’abdomen et la naissance des ailes par ailleurs identiques d’un sexe l’autre. Fauves, constellées d’ocelles blancs pointés de noir et bordées d’une ligne de lunules orangées

Changement complet de décor quand l’un et l’autre ouvrent les ailes. Les lunules orangées sont toujours là chez la femelle mais sur un fond uniformément brun foncé. Elles ont disparu chez le mâle au profit d’une éblouissante marbrure bleue violacée soulignée d’une ligne extérieure noire.

Évidemment, deux jours de pluie n’effaceront pas des semaines de sécheresse comme par magie. Mais nous ne sommes que fin juillet. Le jardin devrait pouvoir reprendre vie. Pour peu que d’autres averses surviennent. L’Azuré commun devrait alors bientôt être récompensé de sa fidélité.

Au fil des saisons 

Mi mai 2020. Dominante noire et suffusions bleutées pour Madame, ici sur le Petit trèfle jaune.

Mi juillet 2021. Sur la Brunelle commune dans les allées du jardin.

Mi août 2021. Parmi les commensaux de la phacélie.

Mi octobre 2021. Parmi les commensaux de la phacélie. De larges suffusions bleues ici sur la livrée brune de la femelle.

Fin août 2021. Tête-bêche sur le Trèfle blanc des allées du jardin.

Début septembre 2021. Petite pause sur les rudbeckias du jardin.

Début novembre 2021. Allez, on y croit ! Pourvu que les oeufs ne gèlent pas. Ensuite,  les chenilles de l’Azuré commun ne craindront plus rien. Elles sont programmées pour hiverner. Avec une émergence en mars.

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Le Flambé en majesté

Le Flambé sur une feuille de mirabellier / Un jardin dans le Marais poitevin.

Au repos comme dans ses longs vols planés, le grand Flambé a fière allure. On l’appelle parfois le Voilier. Tout en légèreté.

Voilà sans aucun doute, avec le superbe Machaon, un des papillons les plus spectaculaires du jardin. Surtout en vol. Quel plaisir de se laisser embarquer par les amples acrobaties du Flambé (Iphiclides podalirius). Avec deux générations successives, dès la fin de l’hiver, en mars, jusqu’aux premiers frimas de l’automne.

Sur fond jaune pâle, ses zébrures noires évoquent davantage la suie que les flammes. Il n’en est pas moins lumineux. Mais ce sont ses ailes postérieures qui retiennent particulièrement l’attention. Avec leur feston de demi-lunes bleutées. Leur large ocelle  souligné de rouge orangé. Et surtout, bien-sûr, leur longue queue effilée pointée de blanc.

Le Flambé prend ici majestueusement le soleil sur les feuilles du mirabellier. Et sirote le nectar de la Sauge farineuse. Il est un peu ici chez lui. Ses chenilles se développent en effet sur les pruneliers et les aubépines des haies voisines. On a beau être dans le Marais poitevin, il n’en apprécie pas moins, dit-on, les milieux secs. Il est servi au potager cette année ! 

Au fil de saisons

Flambé sur feuille d'artichaut / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin novembre 2019. Une des dernières virées du Flambé au jardin. Attendues pour les prochains jours, les premières gelées auront sans doute raison du robuste voilier…

Fin juillet 2020. Au bord du halage, sur Cirse commun.

Début septembre 2020. Malgré une aile sérieusement endommagée, sans doute par l’attaque d’un prédateur, le grand Flambé garde toute sa majesté…

Début avril 2021. Première halte printanière au jardin. Sur les pommiers en fleurs évidemment !

Mi juillet 2021. Du liseron ici et là au jardin. Qui s’en plaindra ? Surtout pas le Flambé !

Fin avril 2022. Sur la rhubarbe en fleurs.

Fin août 2022. Ah le Flambé, toujours aussi majestueux !

Fin juin 2023. Sur un épi de buddléia.

Début juillet 2023. Sur la floraison finissante des artichauts.

Mi juillet 2023. Sur les fleurs délicates de la cataleptique.

Fin juillet 2023. Petite pause sur un pied de tomate.

Fin juillet 2023. Sur une inflorescence de verveine de Buenos Aires.

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