La Luzerne lupuline

Abeille sur inflorescence du Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le jardin n’est pas un green de golf ! Les plantes sauvages y ont droit de cité . Notamment la très mellifère Luzerne lupuline.

Abeille sur inflorescence du Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.Évidemment, les amateurs de gazon anglais ne l’apprécient guère. Mais Luzerne lupuline (Medicago lupulina), alias la Minette, offre un excellent couvert, toujours vert et moelleux, aux allées et autres parties « enherbées » du jardin. Il s’y mêle au Trèfle violet, au Trèfle blanc et à la Potentille. Sans oublier la Brunelle, le Pissenlit et et les pâquerettes. Parmi bien d’autres.

Certes, la Minette est vite envahissante. Mais facile à arracher si elle quitte les allées. Elle a surtout l’intérêt d’être très mellifère et de varier le menu des butineurs du potager. L’attrait de ses petites inflorescences jaunes profite ainsi aux tomates et aux haricots !

Bien-sûr, il ne faut pas être maniaque de la tondeuse. Ni trop ras, ni trop souvent. L’idéal est de diviser le jardin en plusieurs « zones » et de les tondre par rotation. De sorte qu’il y en ait toujours une ou deux où les plantes sauvages ont le temps de fleurir.

Abeille sur inflorescence du Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Bombyle noir sur inflorescence de Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin juin 2019. La discrète visite du Bombyle noir.

Mi mai 2020. Madame Azuré commun. Une dominante brune parsemée de suffusions bleutées.

Début juin 2020. Le rendez-vous également des abeilles sauvages.

Début mai 2022. Avec l’Azuré de la faucille, un visiteur plutôt rare au jardin.

Début mai 2022. Comme son nom le suggère, l’Azuré commun est plus familier.

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L’Orchis bouc

Orchis bouc / Un jardin dans le Marais poitevin.

La large rosette semblait inerte. Elle s’est réveillée au printemps et commence aujourd’hui à fleurir. En déroulant ses drôles de serpentins !

Autant le dire d’emblée. Le qualificatif de cette étonnante orchidée sauvage ne fait pas allusion aux cornes de l’animal. L’Orchis bouc (Himantoglossum hircinim) fait plutôt référence à son odeur ! Mais que l’on se rassure. Il faut vraiment avoir le nez sur l’épi floral pour en percevoir les relents. Et encore. Un jeune bouc sans doute !

Cela dit, l’odeur est bien là et c’est, une nouvelle fois, une de ces duperies dont la famille des orchidées a la secret. Pas de nectar mais un « fumet » propre à attirer les butineurs.

La surprise vient dès l’éclosion des petits boutons floraux. Un « serpentin » brun-rouge sort en premier et se déroule pour pendre en longue spirale, cantonné de deux autres fines lanières beaucoup plus courtes. Il s’agit des trois « lobes » du labelle qui, à l’entrée du « casque », se fait blanc maculé de pourpre.

Dans les parties enherbées du jardin, isolé ou en en petits groupes, l’Orchis bouc est resté tout l’hiver à l’état de rosette rase. La haute hampe se développe très lentement depuis le début du printemps. Elle frise aujourd’hui le mètre et commence à s’épanouir. Lanière après lanière.

Orchis bouc / Un jardin dans le Marais poitevin.

La rosette de l’Orchis bouc apparaît en automne. Elle semble en stand by tout l’hiver.

Début juin 2020. La hampe commence à se développer et à libérer ses premiers « serpentins ».

Fin mai 2022. L’Orchis bouc mérite qu’on le regarde d’un peu plus près !

Fin janvier 2023. Petite station sous haute protection au jardin.

Découvrir deux autres orchidées sauvages du jardin : l’Ophrys abeille et l’Orchis pyramidal

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Du plus gros au plus petit

Guêpe sur fleur de Scrofulaire aquatique / Un jardin dans le Marais poitevin.

Il n’est pas forcément besoin d’avoir la floraison tapageuse ! Celle de la Scrofulaire aquatique est aussi discrète qu’attractive.

Syrphe sur fleur de Scrofulaire aquatique / Un jardin dans le Marais poitevin.Comme  une marquise au-dessus de la porte d’entrée. La lèvre supérieure à deux lobes de la Scrofulaire aquatique (Scrophularia auricula) est parfois comparée à des oreillettes. D’où son qualificatif latin.  Elle protège les quatre étamines jaunes à peine débordants de la petite corolle béante. D’un brun rouge soutenu, c’est aussi un signal à l’adresse des butineurs.

Du plus gros au plus petit, ils semblent apprécier. Qui le nectar. Qui le pollen. Avec plus ou moins de délicatesse. L’avidité de la guêpe paraît ainsi presque disproportionnée au regard de la minuscule fleur. Elle s’y agrippe fermement, la tête plongée sous la « casquette » rouge. Le Syrphe est plus subtile. Son vol stationnaire lui permet en effet de se régaler en prenant tout juste appui du bout de pattes.

Feuille de la Scrofulaire aquatique / Un jardin dans le Marais poitevin.Les pieds dans l’eau, la Scrofulaire aquatique compte parmi les vigoureuses hôtes des rives de la Sèvre. Outre ses discrètes grappes florales, elle est remarquable par la section carrée de ses hautes tiges ramifiées. Comme par ses feuilles ovales et dentées joliment nervurées. Avec un pétiole pourvu de deux oreillettes. Décidément ! 

En savoir plus sur la Scrofulaire aquatique avec le site abiris.snv.jussieu.fr

Grappe florale de la Scrofulaire aquatique / Un jardin dans le Marais poitevin.