La Fumeterre officinale

Fumeterre officinale / Un jardin dans le Marais poitevin.

Envahissante la Fumeterre officinale ? Sans doute. Mais pitié pour ses magnifiques fleurs pourpres ! Juste avant l’entrée en scène des légumes.

Fumeterre officinale / Un jardin dans le Marais poitevin.Tout a une fin ! Le sursis s’achève donc progressivement sur les platebandes du jardin laissées ces derniers mois au couvert des plantes sauvages.

Au fur et à mesure des plantations, les petites Véroniques de Perse et à feuilles de lierre, le Lamier pourpre, le Mouron des oiseaux et la Cardamine hérissée, notamment, cèdent ainsi la place aux premières batavias, à l’oignon blanc et aux pommes de terre précoces.

Parmi les dernières à tenter sa chance, la Fumeterre officinale met les bouchées doubles. Le feuillage a des allures de persil frisé. Plutôt terne, il ne retient guère l’attention. La tentation est grande d’en arracher les rosettes. Il serait toutefois dommage de ne pas attendre un peu. Les tiges grimpent vite en cette saison et, en toute hâte, la belle ne tarde pas à lancer ses superbes épis ! Entre rose et pourpre, les petites fleurs tubulaires signalent l’entrée de leur calice par un rouge plus soutenu. Les pollinisateurs ne s’y trompent pas. 

Comme les autres sauvages du jardin, la Fumeterre officinale tirera bientôt sa révérence. In extremis, elle aura eu le temps de grainer. Pour participer au prochain couvert hivernal et printanier du potager.

 

La Fritillaire pintade

Fritillaire pintade / Une jardin dans le Marais poitevin.

Fière et fragile à la fois. La Fritillaire pintade est fidèle au rendez-vous de la mi-mars sur les prairies humides du marais. Pour quelques semaines.

Fritillaire pintade / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est, avec le Populage des marais et la Reine des prés, une des fleurs emblématiques du Marais poitevin. La Fritillaire pintade y est beaucoup plus discrète. Plus rare aussi.

Tout chez elle concourt à cet aspect délicat et fragile qui lui vaut l’affection des maraîchins. Le port humblement retombant de ses fleurs en hauts bonnets d’évêque. Une hampe gracile et pourtant parfaitement dressée. De longues et très fines feuilles, bien tendues, parfois plus lâches au sommet. Comme une fière supplique à la protection.

On ne présente plus ces fleurs à nulle autre pareille. Outre leur célèbre posture, la diversité de leurs teintes mauves et violacées, les sombres « griffes » protectrices qui structurent la corolle, c’est le mouchetage en damier qui fascine. D’où l’allusion au volatile qui lui a donné son nom.

Quelques stations endémiques perdurent encore dans le Marais poitevin où la Fritillaire pintade est réputée protégée. Mais protéger la « tulipe sauvage », n’est-ce pas d’abord sauvegarder les prairies naturelles humides ?

Voir d’autres photos de la Fritillaire pintade sur le le blog du Marais poitevin

Fritillaire pintade / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

La Cardamine des prés

Cardamine des prés.

En salade ou en sauce froide, la Cardamine des prés rappelle le cresson. Inutile de trop en cueillir. Juste pour le plaisir de sa saveur épicée.

Cardamine des prés.C’est une très proche cousine de la Cardamine hérissée, alias la Cressonnette. Tout aussi goûteuse, la Cardamine des prés est peut-être un peu plus poivrée. Mieux vaut donc la consommer en mélange, pour relever une salade trop douce. Et pourquoi pas mixée, dans une sauce, pour lui donner un peu de tonus ? Mais attention, pas de cuisson, sous peine de perdre sa saveur épicée !

Cette fois, on ne cueille que les rosettes basales, voire les premières feuilles de la hampe. Avant la floraison, sinon, bonjour l’amertume ! Il sera donc bientôt trop tard. Cela dit, les premières Cardamine des prés.fleurs sont un bon moyen de repérer les discrètes colonies dans l’herbe des prairies. Car la belle ne s’aventure guère dans les jardins.

Si les fleurs blanches de la Cressonnette sont vraiment minuscules, celles-ci sont plus avenantes, regroupées en épis un peu lâches. A peine veinés de lignes plus sombres, les pédales hésitent entre le mauve et le rose pâle. Six petits sacs de pollen jaune-vert, un seul stigmate : les fruits seront autant de petits catapultes qui dissémineront les graines alentours cet été. Dans le fond, la Cardamine des prés est sans doute mieux dans les prairies humides du marais qu’au potager !

En savoir plus : 

Cardamine des prés.

Dans le cortège de la Cardamine des prés…

Aurore mâle sur Cardamine des prés.

La petite Aurore, parmi des butineurs les plus assidus de la Cardamine. D’où son appellation latine, Anthocharis cardamines.

Cétoine grise sur Cardamine des prés.

La Cétoine grise, alias le Drap mortuaire.

Le Cidnope poilu, une espèce de Taupin familière des zone humide.

L’Araignée-loup.