Papillons d’octobre

Dans sa lumineuse livrée estivale, Robert-le-Diable s’apprête à hiverner sous le couvert d’une haie ou d’une litière de feuilles mortes. Il en sortira dès les premiers beaux jours de février-mars.

La plupart des papillons d’octobre ne survivront pas aux premières gelées. Certains s’apprêtent à migrer, d’autres enfin trouveront un refuge sur place…

Papillons d'octobre : le Vulcain...

S’il ne migre pas vers le Sud en automne, le Vulcain trouve un refuge sur place pour passer l’hiver. Parmi les premiers papillons à émerger au printemps, il donne naissance à une nouvelle génération qui prend le relais en avril-mai.

On ne va pas se plaindre du retour de la pluie ! Chaleur et sécheresse à rallonge semblent prendre fin. Avec des nuits frisquettes en prime. Bref, voilà d’automne. Les dernières tomates auront désormais du mal à mûrir mais les salades de fin de saison apprécient… Les papillons d’octobre beaucoup moins !

Finis les généreux après-midi ensoleillés, du lierre aux asters, des cosmos aux picrides en passant par la menthe aquatique… Voilà venu le temps de migrer vers le sud pour la Belle-Dame et l’Azuré porte-queue notamment. Le temps de rechercher un refuge d’hivernage pour le Vulcain, le Paon du jour, le Citron et Robert-le-diable. Mais, pour la plupart des autres papillons encore en piste, les premiers froids seront fatals. Heureusement, piérides, soucis, cuivrés, azurés, hespéries, mégères, tircis et bien d’autres ont déjà passé le relai. Ce sont leurs chenilles ou chrysalides qui passeront l’hiver.

Quelques papillons d’octobre

Bain de soleil sur une feuille de noisetier pour le Vulcain.

Née en août, la génération estivale du Paon-du-jour trouvera bientôt un refuge pour passer l’hiver. Il en sortira dès les premiers beaux jours de février-mars pour s’accoupler : la génération suivante prendra le relais jusqu’au milieu de l’été.

La réputation de la Belle-dame n’est plus à faire, parmi les plus robustes papillons migrateurs.

Robert-le-diable et son énigmatique C blanc au revers roussâtre des ailes postérieures.

Le réchauffement climatique semble conduire le Souci à devenir autochtone de plus en plus haut vers le Nord.  Cela semble être le cas dans le Marais poitevin. S’il ne migre pas vers le Sud, on peut l’y rencontrer jusqu’en novembre. Ce sont alors ses chenilles qui passent l’hiver. Au pied du trèfle ou de la luzerne qui les ont vues naître. Pour émerger en avril.

Il sera un des premiers papillons à émerger dès la fin de l’hiver. En attendant, le Citron joue à cache-cache…

Réputé migrateur, l’Azuré porte-queue a ici perdu de sa superbe. Aura-t-il la force de gagner le sud avant les gelées ?

L’Hespérie des potentilles ne survit pas aux premières gelées. Ses chenilles hiverneront au pied des potentilles où elles se sont développées. L’émergence aura lieu en avril-mai prochains.

Papillons d'octobre : Carte de géographie.

Dans sa tenue sombre estivale, la petite Carte de géographie a déjà passé le relais à la génération suivante, qui hivernera sous forme de chrysalide, pour émerger en mars dans une livrée plus lumineuse.

Et toujours…

Azuré commun.

L’Azuré commun n’ira guère au-delà de la Toussaint. Ses chenilles passeront l’hiver au pied de leur plante hôte, comme le trèfle par exemple. Avant de se métamorphoser au printemps.

Petit nacré.

Le Petit nacré n’aime rien tant qu’un bain de soleil au pied d’une haie. Il est réputé pouvoir passer l’hiver tant sous forme de chenille, de chrysalide que d’imago.

Lumineuses couleurs d’automne… C’est pourtant bientôt la fin pour le Cuivré commun dont les chenilles hiverneront dans les touffes de rumex qui les ont vu naître.

Goutte d'argent.

Papillon de nuit, certes, mais la Goutte d’argent n’en apprécie pas moins le soleil d’octobre… Ce sont ses chenilles qui passent l’hiver dans la végétation basse des prairies ou des jardins.

Ah les asters ! Immanquables pour le petit Brun des pélargoniums

… comme pour le Moro sphinx !

Le Tircis préfère les écoulements de sève et les fruits bien mûrs. Mais il ne rechigne pas sur les lierre en fleurs. Fidèle au jardin (en deux ou trois générations) depuis la mi février.

Sans oublier les incontournables piérides et notamment ici la Piéride du navet, de toutes les saisons, au jardin comme sur les prairies alentours. Elle hiverne à l’état de chrysalide.

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