Avec quatre gros « yeux » irisés pour assurance-vie, le Paon du jour illumine le jardin en toutes saisons. Et hiverne à l’état adulte.
Sans doute le plus spectaculaire, sinon le plus bluffant, parmi les grands voiliers du jardin. Le Paon du jour (Aglais io) n’a en effet pas son pareil pour surprendre son monde. Quel saisissant contraste entre son ténébreux profil brunâtre et l’éclat rougeoyant de ses larges ailes déployées !
Bien sûr, ce sont ses quatre gros « yeux » qui retiennent d’abord l’attention. À l’apex de chaque aile, leur pupille irisée joue avec le noir, le blanc, le rouge orangé et le bleu. On songe aux ocelles moirés du paon dont il tire son nom vernaculaire.
De quoi intriguer, voire effrayer les éventuels prédateurs ? En tout cas, si d’aventure les plus belliqueux donnent du bec contre ces étranges « regards », le Paon du jour sauvera l’essentiel : une aile esquintée peut-être mais sans dommage pour les organes vitaux.
Il ne sera jamais trop prudent. Car si la plupart des papillons du jardin ont une espérance de vie limitée, de quelques semaines, lui fait partie des rares espèces au long cours – avec le Vulcain et la Citron notamment – qui traversent les quatre saisons en une seule génération. Né au printemps, quand ses chenilles sont assurées de trouver de généreuses touffes d’ortie, il butine tout l’été et jusqu’au bout de l’automne, pour passer l’hiver calfeutré à l’état adulte. Ce sont donc de « vieux » papillons rescapés qui émergent en février-mars, avec une seule obsession : s’accoupler et passer enfin le relai.
Au sortir de l’hiver
Mi mars 2022. Vivent les pissenlits et autres plantes sauvages pour ac cueillir les premiers butineurs !
Début mars 2019. Les arbres fruitiers en fleurs, quelle régalade !
Fin février 2019. Vous cherchez le Paon du jour un après-midi ensoleillé de février-mars ? Faites un tour auprès du laurier tin !
Début mars 2024. Sur les prunelliers en fleurs des haies.
Au printemps
Mi-avril 2020. Un des premiers visiteurs de la sarriette en fleurs.
Début juin 2020. Au bord des haies, sur les fleurs de la ronce commune.
En été
Mi-juin 2023. Oui bien-sûr, un passage par le buddléia s’impose mais le Paon du jour ne s’y éternise pas. Il y a tant à butiner au jardin en cette saison !
Fin juin 2023. Sur un capitule d’échinacée : après le nectar, le bain de soleil.
Fin juin 2023. Précieux cosmos ! Ils seront disponibles jusqu’au bout de l’automne…
En automne
Début octobre 2022. Sur la menthe aquatique, une silhouette brun foncé et soudain…
… dans un éclair rougeoyant, les quatre « yeux » irisés du Paon du jour. De quoi surprendre voire effrayer les éventuels prédateurs.
Mi-octobre 2023. Parmi les commensaux du lierre en fleurs.
Fin-Octobre 2023. Sur les derniers capitules de la crépide fausse vipérine.
Les chenilles
Principalement sur l’ortie : une dominante noire, mouchetée de points blancs et hérissée de soies épineuses (non urticantes).
Ses longues lianes ne manquent pas de supports en bordure de Sèvre niortaise. Familier du Marais poitevin, le houblon sauvage envahit aulnes et frênes, passe d’un arbre à l’autre, se laisse parfois aller à courir sur les berges. C’est, avec l’ortie, une des principales plantes hôtes du Paon du jour.
En savoir plus :